Retour à Woodstock
Une de ces longues et somnolentes journées de fin septembre avec des amis venus de Bruxelles. Les ombres se collaient au sol, le soleil donnait une aura de contre-jour qui accentuait la sensation un peu onirique.
Car rien ne paraît tout à fait réel, tangible, à Woodstock. C’est un peu comme si on entrait dans une poche du temps oubliée par le grand sablier. C’est calme, silencieux, fleuri avec cette passion love and peace. C’est ancien, à la fois bourgeois et maison de la grand-mère MacDuck, et partout on trouve les traces d’une activité culturelle et artistique née de la soif de vivre des artistes, et non du mercantilisme citadin. C’est souvent joli, charme et mauvais goût s’alternant à l’abri du foisonnement sauvage des Catskills. Des façades de bois aux teintes pastels, des jardinets de contes de fées, des échoppes peinturlurées vendant des horreurs, des constructions austères et centenaires. Du laid, du joli, du délicat, du vulgaire.
Aller à Woodstock est une promenade. Il faut juste se faire à l’idée que, sans passeport, on changera d’époque et de rythme, deux fois. Et on ramène avec soi le flottement qui accompagne le réveil après un rêve plus vrai que nature.