Interview
Fabeli fait une suggestion sympa, à savoir que l’on s’interviewe soi-même comme elle l’a fait. Au moins nous en saurons un peu plus sur les méandres de notre plaisir d’écrire, et si ça vous intéresse… vous en saurez plus aussi !
Quels sont vos premiers souvenirs d’écriture ?
Le porte-plume qui s’obstinait à faire des taches partout dès la deuxième semaine après la rentrée… L’odeur de l’encrier, que j’adorais. Les feuilles de papier brouillon que la plume d’acier perforait si facilement. Le buvard rose… La gomme que je mangeais (je mangeais tout : lattes de bois ou de plastique, gants de coton, gomme, mine de crayon…)
Depuis quand écrivez-vous ?
Dès que j’ai su écrire ! Ma première œuvre – presque de missionnaire ! – fut d’écrire une version simple – très simple à vrai dire ! – du catéchisme pour ma mère qui « ne croyait plus ». Ca me désolait et je m’étais chargée de sauver son âme. Je lui faisais des interrogations et elle attrapait des fous-rires qui me faisaient désespérer. Enfin ! Définir la Sainte Trinité n’était quand même pas si difficile… mais elle riait !
Comment vous est venu l’envie ou le besoin d’écrire ?
Dans ma famille, les gens s’écrivaient de longues et belles lettres. Avec des détails sur leur journée patiemment décrits, des tournures qui montraient que les leçons de rédaction avaient bien porté leurs fruits. Ma mère adorait correspondre et m’avait tout de suite inscrite sur une liste de d’échanges de lettres avec des « petits Congolais ». Et mon correspondant – qui m’abandonna bien vite, lui ! – m’avait dit que son papa avait trouvé que ma lettre était la plus belle de toute la classe ! J’étais très fière… Par la suite, j’ai toujours continué à relater de la façon la plus imagée possible mes riches heures en terre étrangère ou au travail, et peu à peu je suis devenue celle dont on attendait les lettres parce qu’elles étaient amusantes.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Un peu tout… J’ai une mémoire d’ordinateur, et n’ai rien oublié des petites histoires chuchotées dans la famille avec l’empressement que le scandale provoque, et que l’on me croyait trop petite pour comprendre. Je n’ai pas toujours vraiment compris sur le coup c’est vrai, mais des années plus tard j’ai su adroitement remettre les morceaux en place et réaliser que je pouvais très bien placer le tout dans une nouvelle ou en animer un de mes personnages. La réalité dépasse toujours la fiction, et on me prête une imagination un peu fantaisiste…
Quelles sont vos méthodes de travail ?
Ciel, c’est quoi, ça ???? Je fonce comme un rhinocéros sans manger ni dormir en suivant mon idée, et puis je me prélasse dans la plus délicieuse fainéantise.
De quel avenir rêvez-vous en tant qu’écrivain(e) ?
Je rêve toujours avec modestie, de quoi ne pas me réveiller en sursaut… Donc je me vois continuant d’écrire parce que ça me plaît, sans réelles contraintes de dates limites à respecter et donc sans gloire internationale. Reconnaissant d’autres auteur(e)s rencontré(e)s à l’un ou l’autre évènement littéraire, et m’en réjouir – en général car il y aura toujours la pédante et le raseur que j’essayerai d’éviter. Pour tout dire, j’aimerais un succès sincère mais pas de masse, parce que je ne voudrais pas avoir à choisir entre le plaisir d’écrire et celui d’avoir fini à temps et de savoir que c’est bâclé !
Voilà ! Amis et amies de lettre, servez-vous donc de cette interview vous aussi, que l’on en sache un peu plus ! Et amis et amies de lecture… j’espère que dans dix ans d’ici je ne me serai pas parjurée !!!
1. Quels sont vos premiers souvenirs d’écriture ?
2. Depuis quand écrivez-vous ?
3. Comment vous est venu l’envie ou le besoin d’écrire ?
4. Quelles sont vos sources d’inspiration ?
5. Quelles sont vos méthodes de travail ?
6. De quel avenir rêvez-vous en tant qu’écrivain(e) ?