L'écriture: une longue passion

Publié le par Edmée De Xhavée

Oui, j'ai pratiquement toujours écrit.

J'ai commencé par ré-écrire le catéchisme pour ma mère, avec des illustrations. Je me souviens d'une en particulier qui représentait Jésus, chargé de sa croix, qui passait  tout seul devant une maison à la porte ouverte. Là, agenouillée sous un lustre des années '50, Marie priait en égrenant son chapelet...

Puis j'ai gagné le onzième prix d'un concours interscolaire de rédaction, dont le thème était Albert, le Roi Chevalier. Ma mère n'était pas contente du tout parce que nous avions dû nous rendre en train à Liège pour la proclamation finale, et de plus elle n'avait pas compris qu'on commençait par mentionner les dernières places. Aussi à chaque nouveau nom qu'on appelait, elle me regardait exaspérée, faisant le calcul de tout ce temps qu'elle perdait pour rien. Quand je me suis levée pour que l'on m'épingle la médaille de bronze sur un coin de mon petit chandail fait main sur l'estrade, j'étais au bord des larmes et elle aussi. Moi, c'était la colère et elle, l'embarras.

Un peu plus tard j'ai écrit une histoire qui était un mélange de Bob et Bobette et Line le journal des chic filles, où deux amies n'hésitaient pas à entrer dans la machine à remonter le temps qu'un ingénieur apprenti savant  (ou sorcier) avait fabriquée dans son garage. Elles se retrouvaient ... chez les "anciens Belges"! Après quelques aventures invraisemblables, elles rencontraient un très bel ancien Belge, musclé, la barbe bien taillée, le verbe sophistiqué, probablement sorti tout droit d'un film péplum (Hercule, Samson ou autre Mr Muscle de l'époque). Amoureux d'une des deux, il revenait, je ne sais plus comment, avec elles dans notre modernité d'alors...

A l'adolescence, mon amie Bernadette et moi écrivions beaucoup de petits romans, en général copiés sans honte sur ce que nous lisions en Marabout Mademoiselle, mais nous nous complimentions mutuellement avec enthousiasme. Nous avions aussi fait une bande dessinée dont nous étions les héroïnes: deux pensionnaires infortunées dans une sorte de maison d'arrêts au sommet d'une sinistre falaise. Alors que l'uniforme scolaire rendait les autres filles du pensionnat hideuses, sur nous, il tombait comme un habit de haute couture, galbant hanches et seins que nous n'avions presque pas encore, et révélant les jambes de Cyd Charisse.

Bien entendu, devant tant de grâce naturelle, la vieille directrice du pensionnat et les laiderons nous tourmentaient  sans relâche. Heureusement, deux très beaux inspecteurs de l'éducation se présentaient, et remettaient de l'ordre et de la justice dans tout ça.  Notamment, je me souviens qu'on accrochait la vieille directrice à une fenêtre ouverte sur l'extérieur qui donnait sur un précipice. Sous la pluie. Et l'orage. Toute la nuit. Et il va de soi qu'ils tombaient amoureux de nous (comment auraient-ils pu y échapper, nous étions divines, rien de moins!) et nous embrassaient voluptueusement sous les regards envieux des mochetés dans leurs uniformes mal coupés.

Plus sérieusement, il y a eu plus tard ces deux romans mentionnés dans mon premier article, mais qui n'ont jamais vu le jour! Mais comme on peut le constater, écrire n'est pas une nouvelle passion, pas du tout!

Publié dans Personnel

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