Le bikini-bouclier

Publié le par Edmée De Xhavée

Plongée dans le labyrinthe tortueux  de l’inconscient. Le mien du moins. Prenez votre bombonne d’oxygène et … plouf !

J’ai porté, au début des années ’80, un bikini qui m’allait très bien et que je détestais. Je le trouvais hideux et voyant.

 

C’était mon bouclier.

 

Contre l’homme ! Je sortais d’une relation si traumatisante que je serais sans doute rentrée dans les ordres si je n’avais tant aimé le cinéma et l’aérobic… Le mot « homme » équivalait à croquemitaine, créature de Frankenstein et Golem réunis. L’homme faisait partie de la tribu de l’ennemi, à fuir absolument. Ne pas écouter ni croire, ne jamais baisser la garde. Tirer sans sommation. Et naturellement, cet état d’esprit semblait faire de moi l’égal de la conquête du sommet de l’Everest par la tribu ennemie. C’est une de ces lois de la nature qui ne cesse jamais de m’épater. La file d’attente ne se raccourcissait jamais.

Avec une amie, nous allions souvent à la mer sur l’impulsion du moment, impulsion basée surtout sur les caprices du temps. Nous passions des heures délicieuses à bronzer, manger des crêpes et faire le tour de ce sujet de conversation complexe et inépuisable : les hommes sont des salauds. Oh, on avait dépassé l’amertume, on riait à perdre haleine. C’est tout juste si on ne s’échangeait pas des recettes pour les cuire à petits feux. Et même ceux qui nous plaisaient un peu passaient au mixer jusqu’à ce qu’on en soit définitivement écoeurées avant que rien ne se soit passé.

Et moi j’avais mon bikini épouvantable en imitation peau de panthère, cette protection plus sûre qu’un cerbère et le mur d’un harem réunis, car les malheureux qui posaient les yeux sur moi n’avaient aucune chance : ils avaient mauvais goût ! Ciel, s’ils avaient mauvais goût… Jamais je n’aurais consenti à parler avec un homme qui aimait la peau de panthère en rayonne !

 

Bikini-bouclier.jpg

 

Ces artifices – il y en eut d’autres, car je n’ai pas gardé le même bikini pendant si longtemps ! - m’ont assuré les sept ans nécessaires à ma guérison.  Sept ans de réflexion. Sept ans aussi d’amitiés féminines et même masculines puisque les amis ne sont pas des hommes, ce sont des amis. Ils ont le sexe des anges, et c’est bien rassurant…

Publié dans C'est tout moi - ça

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M
aucun autre concept!!!!!!!!!<br /> bibisessssssssssssssss
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M
bisous en passant!
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E
<br /> <br /> Bisous!!!<br /> <br /> <br /> <br />
D
Ne me dis pas que tu essayais de repousser la gente masculine à l'aide d'une panthère? Je ne puis croire que tu sois naïve à ce point...
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E
<br /> <br /> Le but n'était pas qu'ils ne me regardent pas, mais qu'ils ne m'intéressent pas because trop mauvais goût! Ca a très<br /> bien marché...<br /> <br /> <br /> <br />
M
Je n'aimais pas du tout et trouvait ça vulgaire comme tu le dis si bien. Maintenant je raffole de ces vêtements aux dessins sauvages et félins!
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E
<br /> <br /> Eh oui on change... les hommes ne sont plus des salauds et les fauves ne sont pas si moches après tout <br /> <br /> <br /> <br />
M
Teuteuteu ! Et ceux qui sont des "second degré" alors...<br /> <br /> Léopard ou pas léopard, je pense que j'aurais essayé, quitte à détourner le marchand de glaces...<br /> <br /> Bonjour Edmée !!!!
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E
<br /> <br /> Sacré Michel, va! Grrrrrrrrandes bises!!!<br /> <br /> <br /> <br />